Le questionnaire nous a permis d’établir le profil historique du village. Nous avons en effet interrogé les habitants sur les événements historiques importants ayant eu un impact sur l’évolution du village et ayant marqué la communauté. Nous les avons répertoriés sur la frise chronologique suivante, les changements en gras sont les plus souvent cités. Le premier événement cité est vieux de trente ans : la construction de l’école dans le village. Suite à la route goudronnée de la vallée, se sont enchaînés de nombreux changements, principalement d’ordre matériel. Ces changements sont pour la plupart positifs et facilitent le quotidien de tous. Les changements qui n’apparaissent pas dans la frise n’ont pu être répertoriés chronologiquement. Il nous paraissait tout de même important de les citer. Les changements suivants sont le plus souvent liés à une augmentation du confort et de l’apparition de la modernité dans les foyers.
L’agriculture a subi une évolution ces vingt dernières années : on cultive davantage de blé et d’orge, pour la production de farine. On voit également apparaître des arbres fruitiers et particulièrement des pommiers, auquel le climat se prête volontiers. Plusieurs personnes ont évoqué l’apparition d’une nouvelle race de vaches.
Concernant la cuisine, il y a eu également beaucoup de changements. On utilise à présent le gaz ; auparavant les plats étaient cuits au feu de bois. Le prix du gaz a été réduit, grâce au goudronnage de la route, facilitant le ravitaillement en bonbonnes. Les ustensiles ont évolué, on trouve de plus en plus de plats en aluminium, à la place des poteries. Les robinets sont apparus dans les maisons, remplaçant les bidons en plastique, remplaçant eux-mêmes les peaux de chèvres. Les produits alimentaires ont changé et on voit apparaître de nouveaux produits tels que la levure chimique et les boissons gazeuses (cités lors des entretiens). Cette apparition de produits est doublée d’une augmentation des prix de tous les produits alimentaires en général. Une des personnes interrogées a indiqué une hausse de maladies depuis ce changement de nourriture.
L’amélioration du confort dans les maisons a aussi été plusieurs fois évoquée. Il concerne l’apparition des toilettes, parfois des douches et hammams, mais aussi de matelas, de couvertures. Les maisons sont plus propres, mieux construites et en nombre supérieur.
On peut noter des modifications au niveau des vêtements (désormais moins traditionnels mais plus confortables), ils sont aujourd’hui plus variés et en quantité supérieure.
Les habitants ont également dit qu’il était plus facile de se déplacer qu’avant, grâce à une augmentation des transports collectifs et privés. Ils ont également cité la présence de l’ambulance dans la vallée.
En général, les gens ont souligné qu’ils avaient plus de moyens qu’avant mais aussi plus de biens à acheter. Il y a aujourd’hui moins de problèmes pour se nourrir : la nourriture est accessible en plus grosse quantité.
• La situation géographique et morphologie de la vallée
La vallée des Aït Bouguemez se situe dans le Haut-Atlas central marocain, dans la province d’Azilal. Cette zone rurale s’étend sur près de 30km, où se succèdent 27 douars et compte en tout 14 527 habitants .
De part sa localisation, au cœur de l’imposant massif du Haut-Atlas, la vallée est exposée à un fort enclavement. En effet, elle est encerclée par de hauts sommets : on trouve le mont Azourki (3775m) au Nord-Est, et le mont Ouaougalzat au Sud-Est (3766m). Le mont M’Goun, le plus haut sommet du Haut-Atlas central, culmine à 4 068 mètres au sud de la vallée. L’altitude moyenne de la vallée reste cependant de 1 800 mètres. Environ 260 kilomètres séparent la vallée des Aït Bouguemez de la ville de Marrakech, ce qui représente environ 5heures de trajet sur ces routes montagneuses. Les autres villes importantes pour les habitants de la vallée sont Azilal et Beni Mellal qui se trouvent respectivement à 75 et 165 kilomètres (2h30 et 4h de trajet) de la commune de Tabant. L’accès à ces villes depuis la vallée est aujourd’hui facilité par une route goudronnée datant de 2001. Une autre route existe depuis les années 1940 et relie Azilal au village d’Ifrane en bout de vallée, elle est cependant beaucoup moins utilisée.
• Le climat et ses aléas
En ce qui concerne le climat , la répartition des pluies est irrégulière sur l’année: maximale en hiver et au printemps, alors que l’été est sec avec cependant parfois quelques orages. La période de neige s’étend généralement d’Octobre à fin Avril, sa quantité se réduit depuis quelques années et ce, dû au réchauffement climatique. Dans les années 1970, on a pu enregistrer au village des chutes de neige allant jusqu’à deux mètres. Aujourd’hui, elles sont d’environ 50cm. Les températures s’échelonnent de -15°c en hiver, à 40°c en plein été.
Depuis 1998, la vallée subit des périodes récurrentes de sécheresse. La dernière importante enregistrée est celle de 2005. Les sécheresses ne sont pas les seuls aléas redoutés par les familles. En effet se pose aussi le problème des crues qui dévastent les parcelles qui peuvent causer la perte d’une récolte entière. Ces crues provoquent d’importants éboulements, coulées de boues et empierrements de nombreux champs. Par ailleurs, aucun moyen n’a été mis en place pour lutter contre le gel précoce ou tardif qui peut provoquer la perte d’une récolte de fruits.
• L’organisation physique du village
Le village revêt les mêmes caractéristiques que les villages environnants dans l’organisation de son territoire :
Un large fond de vallée (qui fait la caractéristique de la vallée des Ait Bouguemez) qui permet d’importantes cultures irriguées. Ces cultures sont des céréales : de l’orge, du blé et du maïs ainsi que des légumineuses telles que la luzerne (utilisée pour le fourrage). Certaines parcelles sont semées deux fois dans l’année et permettent deux récoltes de cultures différentes. On y cultive aussi des légumes (pommes de terre, navets, oignons, et récemment, carottes et tomates) destinés principalement à la consommation familiale. Depuis une vingtaine d’années ont été plantés des arbres fruitiers : pommiers, amandiers et quelques pêchers, abricotiers et figuiers.
L’habitat de cette région est construit sur les bas de versant, pour ne pas empiéter sur l’espace cultivable. Les maisons sont encore aujourd’hui construites de manière traditionnelle, en pisé, grâce aux ressources locales : Les murs sont bâtis en pierre, cailloux et terre. Les toits sont faits de bois de Peupliers, de Genévrier, de Chêne vert, mais aussi de paille, de buis, de terre, d’eau et de sel. Certains utilisent des bâches pour renforcer leur étanchéité. Auparavant les maisons étaient de grandes « Kasbah » où logeaient parfois plusieurs familles et servaient de greniers collectifs fortifiés.
Les forêts situées sur les versants des montagnes sont utilisées pour le pâturage des animaux, pour le bois de chauffage et de construction, ainsi que pour l’alimentation animale. Elles sont composées de trois différentes sortes de genévriers, de chênes verts, et de buis. Depuis une dizaine d’années on constate au village, et dans la vallée en général, une déforestation grandissante. Il y aurait cependant des solutions de reboisement envisageables qui limiteraient l’érosion des sols et la violence des crues.
• Le douar, une organisation autonome :
Le douar de R’bat est géré par la jmâa, une assemblée constituée de chefs de foyer qui prend les décisions majeures du village. Le vendredi, jour sacré pour les musulmans, se retrouvent à la mosquée des chefs de foyers. Sont alors évoqués, si besoin est, les problèmes du village. La jmâa établit les règles, exerce la justice coutumière, représente le village auprès des autres douars, et tente de régler les différents conflits. Elle a donc un rôle de communication et négociation entre le pouvoir coutumier et le pouvoir formel. La jmâa désigne, pour une durée indéterminée, un agent de gestion des ressources locales : le naïb. Ce dernier, a un rôle de communication entre l’assemblée et les villageois, contrôle et sanctionne le non-respect des règles établies par celle-ci. Les conflits qu’il se doit de gérer le plus souvent sont le partage de l’eau, l’accès au bois dans les forêts et les conflits concernant le territoire, les propriétés et leurs successions. Dans chaque village se trouve un chef de village qui fait également partie de la jmâa. Ce dernier représente les villageois face aux autorités locales supérieures.
• La scolarité:
Au Maroc l’école est obligatoire pour tous durant les huit premiers niveaux scolaires. Nous avons pu, grâce au recensement que nous avons effectué, connaître le nombre d’enfants et adolescents du village qui sont scolarisés. Nous les avons divisé en quatre tranches d’âge correspondants aux différents niveaux (crèche, école, collège, lycée).
• Les enfants de 3 à 5 ans peuvent depuis 2007, suivre un enseignement dans le centre pour jeunes enfants. 56,3% des enfants de 3 à 5 ans y sont inscrits.
• Les enfants de 6 à 12 ans peuvent être scolarisés dans l’école du village. D’après le recensement, 90,9% des enfants du village y sont scolarisés.
• Les adolescents de 13 à 16 ans peuvent être scolarisés au collège de Tabant ou sont pour certains encore à l’école. Ils sont 52,9% des enfants de 13 à 16 ans à être scolarisés.
• Les adolescents de 17 à 20 ans peuvent être scolarisés au lycée d’Azilal, certains sont toujours au collège, et trois sont en apprentissage. Ils sont 28,8 % de ces adolescents à toujours être scolarisés.
• Par ailleurs, seulement 5 jeunes hommes du village de 21 à 23 ans poursuivent des études supérieures à l’université.
Le taux de scolarité pour les enfants de 6 à 12 ans est de 90,9%. C’est un chiffre plus que convenable . Nous pouvons cependant constater une baisse du taux de scolarité chez les garçons mais surtout chez les filles de 13 à 16 ans. Beaucoup ne poursuivent pas leurs études en allant au collège. Les raisons évoquées sont: la distance l’absence de transport collectif pour se rendre au collège et lycée de Tabant situé à 5km. et le besoin de main d’œuvre des parents pour le travail à la maison ou dans leurs parcelles.
La filière professionnelle n’est malheureusement pas très convoitée. Seulement trois adolescents suivent un apprentissage (deux en mécanique et un en menuiserie).
• Un accès aux soins difficile :
Les équipements de santé au village sont restreints, les infrastructures sanitaires se trouvent à Tabant et dans les grandes villes. A Tabant le centre de santé (crée en 1963), exercent un médecin, six infirmières et infirmiers.
Une sage femme travaille également à la maison d’accouchement crée en 1986. Elle s’occupe des accouchements difficiles (tous les autres s’effectuent dans les foyers).
Une seule ambulance est présente dans la vallée. Elle est gérée par une association et son coût est élevé. Lorsque deux cas urgents sont signalés au même moment, une des deux ambulances de Aït Boulli est sollicitée. L’hôpital et les médecins spécialistes les plus proches se trouvent à Azilal.
• L’absence de réseaux d’assainissement et de traitement des déchets
Il se pose au village le problème d’évacuation des eaux usées : aucun réseau d’assainissement n’a été mis en place, les eaux sont directement évacuées dans des galeries souterraines et se mélangent parfois au réseau d’eau potable à cause des puits perdus.
Le problème de traitement des déchets au village est récent. Il est lié à l’évolution et à l’augmentation des emballages plastiques dans le système de consommation de ces dernières années. Aucun système de collecte ou de recyclage n’est mis en place. Chaque famille se charge, d’une façon anarchique, de la gestion des déchets (le plus souvent par le feu). Par manque de sensibilisation et d’implication des villageois, on trouve à R’bat et dans la vallée, de nombreux déchets à même le sol. Dix containers ont été mis en place à travers le village. Chaque famille peut ainsi y déposer et brûler ses déchets. Les installations sont récentes. Il est encore difficile pour les villageois de modifier leurs habitudes.
• Les infrastructures et équipements scolaires :
Il y a à R’bat deux infrastructures scolaires. Un centre pour jeunes enfants et une école primaire.
L’école, qui est un «satellite» de celle de Tabant, accueille les élèves de 6 à 12 ans du village, (au nombre de 123) et les élèves du village voisin Akourbi (au nombre de 56). Elle se compose de six classes et six institutrices et instituteurs répartis en trois salles de cours. Ce nombre est suffisant car trois classes ont cours le matin et les trois autres l’après-mid. Les matières enseignées sont l’arabe, le français, l’histoire-géographie, les mathématiques, l’éducation islamique, les arts plastiques, les activités scientifiques et l’éducation sportive.
L’école construite au début des années 1980 se dégrade. Une des quatre salles de classe se trouve en très mauvais état (celle où a lieu les cours pour les femmes). Les autres salles sont mieux entretenues et chaque élève dispose d’une table et d’une chaise, d’une ardoise, d’un cahier et d’un stylo. Les sanitaires sont à ce jour, inutilisables. Il y a également un manque de matériels et d’outils pédagogiques. Certains cours ne peuvent ainsi être assurés de la meilleure façon, tels que les cours d’éducation sportive et de sciences, matière qui intéresse peu les élèves. De plus, les enseignants regrettent de ne pouvoir organiser de sortie pédagogique, par manque de transport collectif.
Pour les jeunes, aucune structure au village ne permet de les rassembler. Seul un terrain de foot est fréquenté par les garçons. Ces jeunes, déjà situés dans une région enclavée, n’ont pas accès à la culture et peu d’ouverture sur le monde, si ce n’est grâce à leur télévision. On trouve cependant à Tabant un cybercafé et une petite bibliothèque située au collège. Aucun espace culturel et d’accueil ne leur est dédié une fois la scolarité terminée. Pour une grande partie, après l’école primaire, ces jeunes n’ont plus aucun lien avec l’éducation et la culture
• Une activité agricole prépondérante :
En moyenne, chaque famille possède sept parcelles. Cette agriculture est majoritairement destinée à l’autoconsommation. Depuis ces dernières années, elle a évolué vers une agriculture source de revenus. Lorsque les parcelles sont assez importantes et si la récolte le permet, les produits sont destinés à la vente. La répartition est alors généralement de 1/3 pour la famille et 2/3 pour le commerce. La vente concerne essentiellement les pommes et les pommes de terre. Notons que cette économie est fragile, elle repose sur le climat et les ressources en eau.
L’élevage est une activité économique importante pour le village. 27,8% des familles possèdent des troupeaux (moutons et chèvres confondus) de plus de 50 têtes qu’ils élèvent et vendent au souk de Tabant. Ces bêtes produisent beaucoup de laine utilisée pour la confection de tapis. Les autres familles ne possèdent que quelques têtes, source de revenu supplémentaire lors de la vente.
Les vaches sont aussi élevées et destinées à la vente. La production de lait (qui n’est pas abondante) n’est pas exploitée et se limite à la consommation du foyer. L’âne et la mule sont pour la majorité des familles, un moyen de locomotion et un « outil » de travail. On trouve parfois des volailles et des lapins.
• Développement du tourisme et activités de pleine nature
L’économie touristique dans la vallée est en constante augmentation depuis les années 1980. En 2011, 2465 visiteurs ont été enregistrés et ont pu être accueillis dans un des 44 gîtes étapes de la vallée. Le secteur du tourisme emploie des travailleurs saisonniers de manière ponctuelle (une quinzaine de muletiers, cinq cuisiniers, un musicien qui ont d’autres activités le reste de l’année). Lors de la saison touristique (d’avril à octobre), trois guides accompagnent les touristes pour les treks organisés dans la vallée.
La vallée représente un lieu de passage important lors de treks dans les montagnes. Ces touristes, souvent accompagnés de guides, muletiers et cuisiniers peuvent s’arrêter dans un des trois gîtes ou être hébergés chez l’habitant (généralement pour une nuit). Les tarifs oscillent entre 40 et 50 DH la nuit et 75 et 80 DH en demi-pension. Au village, peu de services sont proposés aux touristes. Ils peuvent cependant, sur recommandation des guides, acheter des tapis ou du miel directement aux villageois. A R’bat, les touristes viennent voir la source Tawaya au mois de mai, les montagnes environnantes et se baladent le long des parcelles.
• Un savoir-faire et des ressources à valoriser
L’artisanat et plus particulièrement la confection et la vente de tapis peut constituer un atout majeur dans le développement de l’économie du village. Les femmes se transmettent le savoir-faire du tissage de générations en générations. Les méthodes employées évoluent au cours des années mais restent traditionnelles. Presque chaque foyer possède un métier à tisser où les femmes y travaillent dès que leurs activités le leur permettent, en particulier l’hiver. La plus grande partie des tapis sont utilisés dans les maisons mais quelques uns sont vendus aux touristes de passage.
Quelques habitants produisent du miel à partir des ruches qu’ils vendent seulement grâce au bouche à oreille. Les autres produits issus de la ruche ne sont pas exploités. On trouve également dans la vallée, différentes plantes médicinales telles que le thym, l’armoise, la menthe sauvage et les églantines.
Une riche culture berbère
Le village de R’bat est le reflet d’une culture bien particulière : la culture berbère. Les berbères sont des indigènes d’Afrique du nord, des nomades qui se sont peu à peu sédentarisés près des points d’eau. On distingue trois différentes tribus réparties au Maroc : les berbères du Rif (au nord), ceux de la région d’Agadir (au sud) et ceux du Haut-Atlas. Les berbères disposent de leur propre langue qui varie selon les régions. Cette langue s’appelle le « tachelhit » et a été reconnue au début du règne du roi Mohamed VI en 1999. A R’bat, le berbère parlé se nomme le « Tamazight». Il existe un alphabet berbère qui permet l’écriture et donc la transmission de cette langue.
L’histoire du village de R’bat n’a jamais été écrite et se transmet seulement oralement de générations en générations. On dit que la vallée, avant d’être habitée, était un lieu de passage pour les nomades où ils se reposaient quelques jours durant la transhumance. Le nom des Aït Bouguemez provient de deux légendes différentes. Selon la première : un nomade ayant eu la galle se serait installé dans la vallée. Lorsque les gens le voyait, ils disaient qu’ils allaient voir le Bouguemez « celui qui a la galle ». La deuxième légende explique le nom de la vallée par sa localisation : la vallée des Aït Bouguemez se situe entre le Haut Atlas oriental et occidental et peut alors signifier « les gens du milieu ».
L’origine de l’implantation du village de R’Bat, selon une légende, impliquerait un berger. Celui-ci aurait pâturé aux alentours du village et une de ses chèvres se serait éloignée plusieurs fois du troupeau revenant toujours avec le bouc mouillé. Ce serait grâce à la chèvre qu’il aurait trouvé la source.
Suite à cette découverte, il s’y serait installé. C’est à partir de là que le village de R’bat serait né. Cette histoire daterait des années 1800. Au début, le village se composait seulement de douze familles, installées dans des grandes maisons (kasbahs).
La culture berbère se retrouve aujourd’hui partout au village et y est très prononcée. L’accueil, la générosité et la sincérité des villageois sont plus que visibles et appréciables. On voit l’importance donnée à la nature et aux différentes ressources offertes par celle-ci. Les berbères, avant d’être musulmans, étaient juifs, chrétiens, païens et vénéraient la nature, le soleil, les étoiles et les sources pour lesquelles ils effectuaient des sacrifices. La source saisonnière Tawaya fait d’ailleurs toujours l’objet de joyeuses réactions lorsqu’elle jaillit enfin. La gastronomie est un prétexte à l’échange et à la convivialité. Qui, de passage au village, n’a pas été convié à partager un thé, un tajine ou un couscous ? Cette valeur de convivialité se retrouve lors de nombreuses fêtes telles que les mariages ou encore la fête du mouton, en novembre, lorsque la plupart des villageois sont à R’bat. La musique est un moyen de partager et d’exprimer les différentes émotions des musiciens où se mélangent flûtes, tambourins, chants et danses berbères. Cette musique est très présente lors des fêtes et lorsque les villageois s’éloignent de leurs familles, durant les transhumances et les treks par exemple. Certains des villageois de R’bat font même partie du groupe folklorique de la vallée.
des femmes, des hommes et des enfants vivent mieux parce que d’autres femmes et d’autres hommes le veulent.. tifawine a besoin de fonds propres afin d’obtenir l’aide que constituent les cofinancements. toute somme, même modeste, est bienvenue.. nous sommes vraiment convaincus de la richesse incomparable des rencontres humaines et souhaiterions que des étrangers se rendent chez leurs frères les berbères afin de mieux entrer en relation avec eux par la connaissance de leurs conditions de vie, de leurs coutumes, de leur pensée. nous savons par expérience que de tels échanges conduisent à des satisfactions réciproques…